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Filière Ergothérapie

Introduction : Au fil des années, la technologie et notamment la réalité virtuelle (RV) ont évolué au point d’offrir aujourd’hui de nouvelles possibilités à la rééducation et réadaptation motrice et cognitive. Par exemple, la RV, via le système CAVE (Cave Automatic Virtual Environment), peut faciliter la sortie et le retour à domicile (RAD) potentiel de personnes en situation de handicap. Le RAD est un souhait récurrent et prioritaire pour le patient. Le système CAVE est une pièce de 9m3 dans laquelle est projeté un environnement virtuel à l’échelle 1:1. L’interface utilisateur se compose d’une paire de lunettes 3D et d’un joystick. Le CAVE permet de reproduire virtuellement le domicile d’une personne et pourrait apporter des solutions à l’ergothérapeute en termes de proposition et d’explication d’aménagements et d’aides.

L’objectif était d’identifier et de hiérarchiser les priorités d’aménagement pour déterminer les produits à intégrer à la bibliothèque numérique du CAVE afin de modéliser virtuellement un domicile adapté au projet de RAD de la personne.

Matériel et Méthode : Un questionnaire en ligne a été diffusé à la population cible qui était celle des ergothérapeutes travaillant au sein d’une structure préparant le RAD de personnes en situation de handicap et réalisant des visites à domicile (VAD) au minimum une fois par mois. 

Résultats et Discussion : Pour cette étude, trois pièces du domicile ont été choisies : cuisine, chambre, salle de bain. Pour chaque pièce, les 8 produits qui auront été les plus souvent sélectionnés par les ergothérapeutes seront intégrés en priorité à la bibliothèque numérique du CAVE. D’autres résultats concernant les produits, les populations à cibler et l’intérêt vis-à-vis de l’ergothérapie seront à prendre en compte pour la suite du projet. 

Pour consulter le mémoire : Julian Burat M-ERGO-2019-005-1

Contexte : L’insuffisance rénale chronique terminale connaît ces dernières années une augmentation de son incidence de 2% par an. L’accroissement de l’espérance de vie de ces patients s’accompagne d’une altération importante de leur qualité de vie d’autant plus qu’ils sont traités par hémodialyse.

En effet, le traitement par hémodialyse est souvent vécu très négativement par les patients, avec un sentiment de perte de temps et de dépendance aux soins.

La participation occupationnelle lors de ces séances peut-elle être envisagée comme un levier d’amélioration de la qualité de vie ?

Méthodologie : 7 patients suivis en hémodialyse ont été inclus dans cette étude.
Une observation de leur participation occupationnelle pendant la séance de dialyse a été réalisée à l’aide du Mohost-Uso.
Leur qualité de vie a été mesurée grâce au questionnaire du KDQoL version courte.
Pour chaque patient, le score dans la dimension « fardeau de la maladie rénale » du KDQoL a été comparé à la participation occupationnelle au cours de la séance de dialyse.

Résultat : La participation occupationnelle lors de la dialyse semble associée à un score plus élevé de qualité de vie dans la dimension « fardeau de la maladie rénale ».

Conclusion : L’ergothérapie permettrait d’accompagner les patients dans l’engagement dans des activités signifiantes et ainsi d’améliorer la perception de leur qualité de vie.

Pour consulter le mémoire : Mémoire Amelie Auriat – 2019

Introduction : Les personnes âgées en EHPAD sont souvent confrontées à une perte de participation sociale. Tous les professionnels de la structure se doivent de la maintenir ou de la stimuler. Les ergothérapeutes peuvent choisir plusieurs évaluations pertinentes pour évaluer cette dimension et utiliser la médiation groupale pour la stimuler. En théorie, plusieurs critères de construction de groupe ont été soulignés comme favorables par la psychologie sociale pour stimuler les interactions et la place de l’individu au sein du groupe vecteur de participation sociale.

Objectif : Cette étude consiste à faire un état des lieux de la pratique des ergothérapeutes concernant les conceptions du groupe et les évaluations utilisées dans le but de stimuler cette participation sociale. Cette pratique sera comparée à celles jugées comme favorables dans la littérature.

Méthode : Un questionnaire a été envoyé aux ergothérapeutes exerçant en EHPAD pratiquant ou non les groupes thérapeutiques.
Résultats : 42 ergothérapeutes ont répondu : 40 pratiquent les groupes thérapeutiques, seulement 2 n’en pratiquent pas. La majorité des ergothérapeutes utilisent les groupes thérapeutiques dans lesquels ils trouvent un réel intérêt pour stimuler la participation sociale. Conclusion : Les ergothérapeutes se basent sur des évaluations diverses mais celles-ci ne sont pas toujours pertinentes pour évaluer la participation sociale. Les critères de construction du groupe utilisés par les ergothérapeutes se rapprochent de ceux évoqués par la littérature. De plus, le contexte de la structure à des effets positifs et négatifs sur la pratique de l’ergothérapeute pour évaluer et construire le groupe.

Pour consulter le mémoire : Mémoire Chloé Dueymes – 2019

Filière Masso-kinésithérapie

Objectif : Le but de cette étude était d’examiner l’effet d’une rééducation de l’équilibre chez les enfants avec autisme et plus particulièrement lors de la présentation de stimuli sociaux. Méthode : Nous avons suivi 13 enfants diagnostiqués autistes répartis dans deux groupes : 7 pour le groupe témoin (moyenne d’âge : 11,29 ± 1,11) et 6 dans le groupe expérimental (moyenne d’âge : 9,83 ± 3,66). Chaque groupe a reçu, à intervalle de 6 semaines, 2 bilans posturographiques pour étudier les variations de leur contrôle postural. Seul le groupe expérimental a suivi un protocole de rééducation du contrôle postural de 4 semaines à raison de 2 séances par semaine entre les 2 tests. Différents paramètres étudiants le centre de pression ont été relevés (surface, vitesse moyenne, LFS et VFY) pour plusieurs conditions en simple tâche (yeux ouverts, yeux fermés) et en double tâche lors de la visualisation de visages statiques (triste, colère, joie, peur et neutre).

Résultats : L’analyse par le test T des rangs signés de Wilcoxon montre une progression significative pour les paramètres LFS et VFY du groupe expérimental dans certaines conditions. Cependant, le test U de Mann-Whitney ne montre aucune différence significative intergroupe.

Conclusion : Nos résultats tendent à montrer que les enfants avec autisme pourraient bénéficier favorablement d’une telle intervention pour leur stabilité posturale, cependant de futures études sur une plus grande période d’inclusion sont nécessaires afin de conclure dans quelles mesures.

Pour consulter le mémoire : Mémoire JABOUILLE François

Introduction : Le développement de la thérapie miroir en réalité virtuelle permet de réelles évolutions de la thérapie miroir pour la rééducation des patients post-AVC.
Objectifs : L’objectif principal est d’évaluer l’intérêt de la thérapie miroir en réalité virtuelle pour la récupération motrice et fonctionnelle du membre supérieur hémi-parétique chez le patient post-AVC en phase subaiguë. Les objectifs secondaires sont de mesurer l’impact de cette thérapie sur la douleur et de tester sa faisabilité.

Méthode : 11 patients, répartis en deux groupes, ont été comparés : 6 ont bénéficié de thérapie miroir en réalité virtuelle (TMVR) et 5 ont bénéficié d’une thérapie miroir conventionnelle (TMC) témoin. Chaque patient a bénéficié de 6 semaines de rééducation, 5 jours par semaine, 20 minutes par jour. L’évolution de leurs capacités motrices a été mesurée par la sous-échelle motrice du membre supérieur de Fugl-Meyer (FMA-UE), le test ARAT ainsi que le MAL-28. Leur douleur était suivie quotidiennement.

Résultats : Les deux groupes ont progressé de manière équivalente sur les différents tests. Sur le test FMA-UE, les patients TMVR semblent avoir légèrement mieux progressé que ceux du groupe TMC. En croisant ces données avec celles des autres tests, il est possible de dire que les patients du groupe TMVR semblent avoir au moins autant progressé que ceux du groupe TMC. Pour la douleur, l’impact de la TMVR a été positif, induisant une diminution des douleurs perçues dans le temps.

Conclusion : Malgré le faible effectif de l’étude, il semblerait que la TMVR soit une alternative aussi efficace et réalisable que la TMC.

Pour consulter le mémoire : Mémoire BRUNEAU Thomas

Introduction : le VPPB est une pathologie de l’oreille interne fréquemment rencontrée. Le déplacement de fins cristaux de carbonate de calcium au sein des canaux semi-circulaires est à l’origine du déclenchement de ces vertiges.
Objectif de l’étude : mesurer l’influence de vibrations mastoïdiennes sur l’efficacité de la manœuvre de Sémont, manœuvre permettant le traitement de certains de ces VPPB, ainsi que sur l’incidence de récidives.

Méthode : 6 patients (âge moyen de 56,7 ± 14,4 ans) recrutés au CHU Dupuytren de Limoges ont été répartis en deux groupes de traitement : un premier groupe (groupe contrôle) recevant la manœuvre de Sémont classique, et un deuxième groupe (groupe expérimental) recevant la même manœuvre couplée à des vibrations mastoïdiennes. Le critère de jugement principal correspondait au nombre de manœuvres nécessaires afin de traiter la déficience des patients.

Résultats : bien que tous les participants aient été traités avec succès, deux à trois fois moins de séances auront été nécessaires pour traiter les patients du groupe expérimental. Aucune différence n’a été démontrée entre les deux groupes sur l’apparition de récidives.

Conclusion : les vibrations mastoïdiennes appliquées à la manœuvre de Sémont semblent être intéressantes puisqu’elles augmenteraient l’efficacité de la manœuvre, et permettraient ainsi de diminuer la durée de prise en charge des patients impliqués. Celles-ci n’auraient en revanche aucune influence sur l’incidence de récidives de VPPB, bien que la durée de notre étude nous empêche de conclure sur ce sujet.

Pour consulter le mémoire : Mémoire CASTAING Lylian

Filière orthophonie

Chaque année en France, environ 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral. Cette affection peut entrainer des séquelles importantes. Des troubles du langage sont fréquemment retrouvés chez les patients en phase aiguë post-AVC. En 2014, Amandine Chanaud, orthophoniste au CHU de Limoges, a créé la Batterie d’Evaluation Simplifiée des Troubles Aphasiques (BESTA). Cet outil complet à destination des orthophonistes répond aux exigences d’évaluation fine des troubles du langage et aux contraintes rencontrées au stade aigu de l’AVC. Il est en cours de normalisation et de validation et fait l’objet d’une étude multicentrique dans le cadre d’un PHRIP. Notre recherche s’inscrit dans ce projet et porte sur la standardisation du test. Premièrement, nous avons mené une étude exploratoire afin d’identifier les besoins d’amélioration spécifiques de la BESTA. Deuxièmement, nous avons élaboré deux vidéos de type tutoriel pour compléter le manuel d’utilisation existant : une pour l’épreuve de désignation d’objets et une pour celle d’entretien initial. Nous avons comparé la passation et la cotation de ces épreuves par deux groupes de 23 sujets (étudiants en orthophonie et orthophonistes) : un groupe « avec vidéo » ayant eu accès aux tutoriels en plus du manuel d’utilisation manuscrit et un groupe « sans vidéo » n’ayant eu accès qu’au manuel. Les résultats obtenus montrent une amélioration de la standardisation grâce à l’apport des vidéos. Les consignes de passation de l’épreuve de désignation d’objets sont mieux respectées par le groupe « avec vidéo ». Ces mêmes sujets commettent moins d’erreurs lors de la cotation de l’épreuve d’entretien initial que ceux du groupe « sans vidéo » (résultat significatif pour le versant expression). Les tutoriels ont permis d’améliorer la standardisation de la BESTA et de réduire les erreurs de cotation et de passation des évaluateurs.

Pour consulter le mémoire : Mémoire Drieux Julie 2019

La communication professionnelle est un processus complexe qui se met en place dès la prise de rendez-vous. Ses modalités dépendent de nombreux facteurs et elle s’articule autour d’un certain nombre de paramètres et stratégies dont il faut avoir conscience et qui requièrent une maîtrise par l’apprentissage. En effet, c’est d’elle que dépend la mise en place de la relation thérapeutique dans toute sa multidimensionnalité et son individualité, mais aussi la qualité de soin proférée au patient. Nous nous sommes demandé quels étaient les pratiques communicationnelles d’entretien des orthophonistes pendant l’anamnèse, par quel processus ces pratiques pouvaient tendre à la mise en place de la relation thérapeutique, avant de nous interroger sur la pertinence d’utilisation d’un outil pour servir ce processus. Pour ce faire, nous avons questionné 430 orthophonistes de la France entière et les résultats ont mis en évidence le besoin d’un outil support et pédagogique à la pratique des orthophonistes pour leur permettre de se sentir plus à l’aise dans leur entretien d’anamnèse. Nous avons envoyé aux 300 orthophonistes volontaires la grille tirée du guide Calgary-Cambridge et leur avons proposé de l’utiliser dans le cadre d’une anamnèse. Les 25 orthophonistes dont nous ayons recueillis les retours étaient satisfaits et recommandaient cette grille à leurs collègues en formation initiale et en formation continue. Ces différents résultats mettent en avant des pratiques hétérogènes et un besoin pédagogique ouvrant à la perspective du développement des outils d’analyse et de formation aux processus complexes de la communication pour permettre aux orthophonistes de se sentir plus à l’aise et aux patients d’être mieux soignés.

Pour consulter le mémoire : Mémoire Hannagan Laura 2019

Au fil des années, l’analyse du récit narratif est devenue un élément central du bilan et de la prise en soins orthophoniques car elle offre un contexte d’évaluation riche permettant de mettre en évidence les forces et les faiblesses du discours chez des patients présentant des troubles de la communication. Afin de recueillir les productions narratives du sujet, l’orthophoniste peut avoir recours à différents types de supports (papier, numérique). Or, au vu des particularités cognitives et sensorielles connues dans certaines populations, comme c’est le cas chez les personnes porteuses d’un trouble du spectre de l’autisme, il est légitime de se demander dans quelle mesure le support proposé par le rééducateur influence les productions orales du sujet ? Pour tenter de répondre à cette question, nous avons comparé deux supports, le dessin animé muet et la bande dessinée sans texte, auprès d’un groupe de seize enfants porteurs d’un trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle, âgés de 6 ans 9 mois à 13 ans 5 mois. Les variables observées dans le cadre de cette étude ont permis de mettre en évidence une amélioration des compétences narratives au niveau macrostructurel avec l’utilisation du dessin animé comme support de la narration. En revanche, pour les composantes microstructurelles mesurées, nous n’avons relevé aucun impact du support sur la narration. Par ailleurs, le dessin animé s’est avéré être un matériel particulièrement attrayant pour l’intervention orthophonique auprès d’enfants porteurs d’un trouble du spectre autistique. Ces divers résultats montrent l’intérêt de diversifier les supports de travail mais invitent également le professionnel à la vigilance quant au choix du matériel qu’il décide d’utiliser dans ses évaluations et dans ses prises en charge.

Pour consulter le mémoire : Mémoire Enjolras Juliette 2019